Kisangani, le 22 juin 2021 – Les habitants de Kisangani consomment plus de 2,7 millions m3 de bois-énergie par an, montre un nouveau rapport publié par le Centre de recherche forestière internationale (CIFOR), en partenariat avec l’agence belge de développement (Enabel), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’Organisation Congolaise des Ecologistes et Amis de la Nature (OCEAN). Face au manque d’alternatives, huit ménages sur dix utilisent régulièrement le charbon de bois pour la cuisson des repas, ce qui exerce une pression énorme sur les forêts proches de la ville.
La production de charbon est l’un des principaux moteurs de la dégradation des forêts dans la province de la Tshopo. Lors d’un atelier de restitution des résultats qui s’est déroulé le 22 juin 2021, les experts ont donc souligné l’importance de développer des options pour promouvoir une filière bois-énergie plus durable. Les mesures qui ont présentés au Ministre Provincial des Mines, Énergie et Hydrocarbures, Thomas Mesemo Wa Mesemo, et aux autres autorités présentes lors de l’événement, comprennent la plantation d’arbres pour la récolte du bois, l’amélioration des techniques de carbonisation, et la promotion de foyers améliorés.
Selon l’étude, à Kisangani seulement 16 % des ménages utilisent un foyer amélioré, dont beaucoup sont de mauvaise qualité. Les experts ont alors exprimé l’énorme besoin d’augmenter la production de foyers améliorés de qualité, ce qui entraînerait une diminution des quantités de charbon de bois utilisées et permettrait aux consommateurs d’économiser. Vendu à 452 FC le kilogramme, le charbon représente une dépense d’environ 14 % du budget mensuel des ménages.
Pour Gérard Imani, Professeur à l’Université Officielle de Bukavu et co-auteur de l’étude, « continuer à utiliser du charbon de bois comme le font les habitants de Kisangani aujourd’hui n’est tout simplement pas durable. Nous devons réduire la consommation et passer à des alternatives plus écologiques ».
« Nos recherches ont révélé que les consommateurs sont intéressés à adopter des nouvelles technologies, par exemple, les foyers améliorés fabriqués à partir d’argile qui durent plus longtemps et utilisent moins de charbon. Il faut donc soutenir les entreprises locales qui peuvent les approvisionner », a déclaré Elisha Moore-Delate, experte en bois-énergie et co-auteur de l’étude.
Le rapport fait partie du projet « Gouvernance des paysages multifonctionnels en Afrique sub-Saharienne ». Coordonné par le CIFOR et financé par l’Union européenne, son objectif est de développer des chaines de valeur de bois énergie durables qui atténuent les impacts environnementaux négatifs et contribuent à des moyens de subsistance durables.
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