
Questions-réponses avec Nathalie van Vliet, experte en gestion de la faune sauvage au sein du CIFOR
Dans le bassin du Congo, la viande de brousse constitue la principale source de protéines pour les populations rurales et un mets de choix prisé par les citadins qui la consomment en ce qu’elle relève d’une tradition culturelle et d’un symbole de statut social. Ainsi, chaque année, plus de 12 millions de tonnes de viande de brousse sont vendues dans la région, avec une consommation annuelle comprise entre 10 à 200 kilos par habitant. Avec l’augmentation de la demande urbaine, la pression sur la sécurité alimentaire et la biodiversité en milieu rural s’accélère, rendant donc urgente la prise de mesures en faveur d’une plus grande durabilité du secteur de la viande sauvage.
Autour de la Réserve de biosphère de Yangambi, une aire forestière protégée située dans le nord de la République démocratique du Congo (RDC), les chasseurs vendent plus de 80 % de ce qu’ils chassent, ce qui entraîne un grave problème de malnutrition au sein des communautés rurales qui ne disposent pas de sources alternatives de protéines. En parallèle, les consommateurs urbains sont de plus en plus exposés à des problèmes de santé, dont certains résultent de la consommation d’une viande de brousse mal transformée, transportée sur des routes poussiéreuses pendant des jours, puis mise en vente sur des marchés insalubres.